L’effervescence de préventions et de prédictions médicales, à tort et à travers

La santé nous submerge

Publié par Luc Perino, médecin généraliste, humeur du 07/09/2017

Les plus fréquents thèmes de conversations impromptues de rue et de comptoir sont la météo et la santé, cette dernière a résolument pris le dessus, donnant aux thèmes médicaux une dimension sociale envahissante.

Un jour, le journal de 20h révèle le traitement qui éradiquera le cancer, et le lendemain, il annonce l’épidémie qui exterminera les survivants. Les hormones de jouvence se succèdent à un rythme impressionnant et l’échec de la précédente ne diminue jamais l’enthousiasme pour la suivante. Les étiquettes des produits alimentaires sont devenues de véritables manuels de diététique. Les joggeurs de rue et les cyclistes d’appartement sont bardés de capteurs à l’affût de leur physiologie. Les autotests de diagnostic sont vendus à côté du rayon de l’électro-ménager et votre smartphone vous indique la distance qui vous sépare du plus proche cas d’Ebola, ou votre probabilité de mourir d’un accident vasculaire. Tout est devenu médical, depuis les premières tétées de bébé jusqu’aux dernières érections de papy.

Parallèlement à cette effervescence de préventions et de prédictions, on s’étonne de voir que les médecins sont aussi négligents ou nonchalants. Tout article parlant d’une quelconque maladie commence par affirmer qu’elle est sous-diagnostiquée. En résumé : si les médecins faisaient vraiment bien leur travail, il y aurait beaucoup plus de cancers du sein ou du colon, encore plus d’hyperactivité, bien plus de dépression, d’hypertension, de migraines, de maladie d’Alzheimer ou d’impuissance.

C’est pour cela que les mêmes médias sont alimentés par de nombreux spots publicitaires incitant aux donations pour la recherche médicale. Certes, les généreux donateurs mourront d’une maladie que leur médecin aura diagnostiquée trop tard ; mais on peut espérer que leurs descendants auront la chance de pouvoir bénéficier de diagnostics beaucoup plus précoces. Car à force de martelage, chacun a profondément intégré que plus un diagnostic est précoce, plus le traitement est efficace. Nous pouvons ainsi espérer, grâce à nos généreux dons, que nos enfants, dont la future maladie mortelle (vasculaire, tumorale ou neurodégénérative) sera diagnostiquée dès la naissance, auront enfin des traitements qui leur permettront de survivre plus de 80 ans après le diagnostic de leur terrible maladie…

Mes confrères parviennent à sourire de tout cela lorsqu’ils dominent la grossièreté de cette machinerie mercatique. Ils en souffrent lorsqu’ils n’arrivent plus à gérer les paradoxes de cette surmédicalisation qui les blâme et les nourrit à la fois. Ils en pleurent parfois lorsqu’ils apprennent, par exemple, que 80% des personnes se déclarent prêtes à subir un dépistage, même pour des maladies pour lesquelles n’existe aucun traitement, voire aucune connaissance physiopathologique.

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Le patient, la pertinence des contrôles médicaux, et l’angoisse des résultats

Des dépistages inutiles aux dépistages dangereux

Publié par Luc Perino, médecin généraliste, humeur du 04/01/2018

La controverse sur les dépistages organisés des cancers ne cesse d’enfler. Après la prostate, voici le sein dont le dépistage de masse vient d’être définitivement mis à mal. Les administrateurs eux-mêmes estiment que son dépistage organisé sera abandonné dans 10 ans : le temps qu’il faut au ministère pour préparer l’opinion sans être accusé d’abandonner les femmes. Tous les efforts se reportent actuellement sur le dépistage du cancer du côlon, riche de promesses, et encore trop récent pour être correctement évalué.

Ici, notre propos concerne le cancer du poumon, pour lequel d’aucuns évoquent parfois subrepticement l’éventualité d’un dépistage organisé. Anachronique ténacité, puisque pour ce cancer-là, nous avons déjà suffisamment de preuves pour affirmer que son dépistage serait non seulement inefficace, mais probablement dangereux.

Tout dépistage de cancer infraclinique perd de sa pertinence au fur et à mesure que le traitement du cancer clinique s’améliore. Dans le cas du poumon, les progrès thérapeutiques chirurgicaux et médicaux ont permis de faire passer la médiane de survie de 6 mois en 1976, à presque 3 ans aujourd’hui ; ce qui, en cancérologie, est un résultat extraordinaire.

Les scanners thoraciques, de plus en plus fréquents dans nos pays, découvrent des milliers de nodules pulmonaires dont la plupart sont des incidentalomes, mais ces « riens » nécessitent trois ans de surveillance avant de pouvoir affirmer leur bénignité. De plus, les méthodes actuelles révèlent 15% à 35% de faux positifs et 25% de cancers à évolution nulle ou lente : soit 40 à 60% de diagnostics erronés ou inutiles !

La probabilité de découvrir un vrai cancer asymptomatique et évolutif (seul bénéfice théorique du dépistage) est de 6% après 80 ans, et seulement de 0,5% avant 60 ans ! En outre, plus le dépistage est fait chez une personne jeune, plus grande est la probabilité de mourir d’une autre cause : 37% des plus de 85 ans et 98% des moins de 60 ans ne mourront pas de leur cancer du poumon!

Ajoutons que les personnes ayant connaissance de leur cancer du poumon ont un taux de suicide cinq fois plus élevé, avec un pic juste après l’annonce du diagnostic (vrai ou faux). Encore plus surprenant, le stress de cette annonce multiplie par 12 le risque de mort cardio-vasculaire dans la semaine qui suit….

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Diagnostiquer rapidement, correctement, et prescrire le bon système de soins pour le patient

Inaptitude chronique au diagnostic

Publié par Luc Perino, médecin généraliste, humeur du 07/02/2018

Lorsque, dans un grand média, un article fait le point sur une maladie, il commence immanquablement par dire que cette maladie est sous-diagnostiquée. Elle serait en réalité bien plus fréquente qu’on ne le croit, et les coupables tout désignés de ce sous-diagnostic sont les généralistes puisqu’ils sont en première ligne.

Les omnipraticiens ont donc une incapacité chronique à porter des diagnostics. Et cela est fort dommageable, car une fois qu’ils ont porté un diagnostic, ils peuvent faire entrer le patient dans un système de soins où il sera alors correctement pris en charge. Et si cette prise en charge du patient par divers spécialistes s’avère peu efficace, il faudra en conclure que c’est à cause du retard diagnostique. On peut toujours affirmer qu’un diagnostic plus précoce aurait permis la guérison, car cela est conforme à l’intuition. En toute logique, si tous les diagnostics possibles avaient été posés assez tôt, la vie serait éternelle…

Pauvres généralistes, après notre incapacité à diagnostiquer le diabète, l’impuissance, la dépression, le syndrome des jambes sans repos, la migraine, les névralgies, ils deviennent inaptes à diagnostiquer la fibromyalgie, les insomnies, les cancers, la DMLA, la surdité et la maladie d’Alzheimer. Toutes ces pathologies anciennes ou modernes ont chacune à leur tour, la particularité de faire l’objet d’un relookage, d’un changement de dénomination ou d’un nouvel intérêt médiatique au moment ou un laboratoire est dans la phase pré-marketing d’un médicament ou d’un test dont l’indication est précisément l’une d’entre elles.

La grossièreté de ces manœuvres arrive rarement à la conscience claire du grand public. Il est grand temps que les acteurs de la santé et les médias s’interrogent sur la productivité sanitaire de ce genre de dénigrement systématique du généraliste.

Dans mon schéma de pensée traditionnel (peut-être désuet), le rôle des médecins est de définir les pathologies et de porter les diagnostics, quant au rôle de l’industrie, il est de fournir les médicaments que les praticiens sollicitent et espèrent. Il est surprenant qu’un laboratoire fasse une étude sur les conditions de diagnostic d’une maladie et qu’il détermine lui-même les bonnes ou mauvaises façons de porter ce diagnostic. Comment l’Université peut-elle rester aussi inerte devant cette inversion des rôles de chacun ? Peut-être que l’université, elle non plus, n’arrive pas à faire les diagnostics assez tôt !

Par ailleurs, toutes les autorités s’alarment du manque d’omnipraticiens et de la désertification médicale. Mon expertise de clinicien m’incite à faire un lien entre l’augmentation du dénigrement de la médecine générale et la diminution du nombre de ses gérants…

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Plus ne veut pas nécessairement dire mieux…

Est-ce que plus de tests de dépistage mènent à une meilleure santé?

La campagne Choisir avec soin vise à encourager un dialogue entre le médecin et son patient afin de choisir les examens et les traitements les plus appropriés pour assurer des soins de qualité..

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Dépister le Cancer du Sein?

Présentation Diaporama Bénéfice Potentiel et Risques

Le dépistage organisé du cancer du sein, généralisé en France depuis 2004 et proposé aux femmes de 50 à 74 ans, fait l’objet de controverses. Celles-ci, publiées dans des revues scientifiques de premier plan, ont été longtemps minimisées auprès du grand public.

Les doutes portent sur un faible bénéfice et des risques avérés. Ces derniers sont essentiellement les fausses alertes, c’est à dire l’annonce d’une lésion mammographique qui ne s’avère pas réelle, et le surdiagnostic. Le surdiagnostic est la découverte d’un cancer qui n’aurait pas affecté la santé de la femme de son vivant, s’il n’avait pas été détecté. Le bénéfice s’avère beaucoup plus faible que présenté officiellement, en raison notamment du faible risque en valeur absolue de mourir de ce cancer, et de la faible efficacité du dépistage.

De ce constat est née une brochure indépendante, délivrant une information claire, qui se veut loyale, aussi complète que possible et facilement accessible. Elle est téléchargeable gratuitement directement sur la page d’accueil de cancer-rose.

Seize auteurs l’ont élaborée. Destinée à la lectrice concernée par le dépistage, elle est aussi pensée comme aide au praticien démuni face aux interrogations d’une patiente.

L’objectif de cette brochure, (unique en langue française alors qu’il en existe p.ex. en Allemagne pour les femmes) est de donner aux femmes le pouvoir de décider de façon rationnelle et sans être culpabilisées. Chacune se fera ainsi son opinion au travers des meilleures sources scientifiques disponibles. Même si le dépistage du cancer du sein est un programme dit de santé publique, il n’en reste pas moins que la participation est une décision individuelle qui ne peut être prise qu’en connaissance de cause, ni imposée ni subie.

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Dépistage du cancer du sein: peser le pour et le contre et faire le choix qui vous convient

Téléchargez une brochure indépendante, délivrant une information claire.

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Cancer Rose vous propose de télécharger une brochure indépendante, délivrant une information claire.

Le contenu de ce post est publié par Cancer Rose, site né de la rencontre de cinq médecins indépendants, d’horizons différents.

Dépistage du cancer du sein

Une brochure permet de donner le choix aux femmes

Le dépistage organisé du cancer du sein, généralisé en France depuis 2004 et proposé aux femmes de 50 à 74 ans, fait l’objet de controverses. Celles-ci, publiées dans des revues scientifiques de premier plan, ont été longtemps minimisées auprès du grand public.

Les doutes portent sur un faible bénéfice et des risques avérés. Ces derniers sont essentiellement les fausses alertes, c’est à dire l’annonce d’une lésion mammographique qui ne s’avère pas réelle, et le surdiagnostic. Le surdiagnostic est la découverte d’un cancer qui n’aurait pas affecté la santé de la femme de son vivant, s’il n’avait pas été détecté. Le bénéfice s’avère beaucoup plus faible que présenté officiellement, en raison notamment du faible risque en valeur absolue de mourir de ce cancer, et de la faible efficacité du dépistage.

De ce constat est née une brochure indépendante, délivrant une information claire, qui se veut loyale, aussi complète que possible et facilement accessible. Elle est téléchargeable gratuitement directement sur la page d’accueil de cancer-rose.

Seize auteurs l’ont élaborée. Destinée à la lectrice concernée par le dépistage, elle est aussi pensée comme aide au praticien démuni face aux interrogations d’une patiente.

L’objectif de cette brochure, (unique en langue française alors qu’il en existe p.ex. en Allemagne pour les femmes) est de donner aux femmes le pouvoir de décider de façon rationnelle et sans être culpabilisées. Chacune se fera ainsi son opinion au travers des meilleures sources scientifiques disponibles. Même si le dépistage du cancer du sein est un programme dit de santé publique, il n’en reste pas moins que la participation est une décision individuelle qui ne peut être prise qu’en connaissance de cause, ni imposée ni subie.

A propos:

A l’origine cinq médecins, Dr Pabion, Dr Nicot, Dr Gourmelon, médecins généralistes, Dr Yver, anatomo-patologiste, Dr Bour , radiologue, se sont rencontrés dans le cadre du Formindep et ont décidé de créer un site internet d’information sur le dépistage du cancer du sein, puis cette brochure, initiative inédite puisqu’il n’en existe aucune sous cette forme en langue française.

L’objectif du groupe est d’expliquer aux femmes que ne pas se soumettre au dépistage organisé du cancer du sein par mammographie n’est pas une “faute” contre leur santé. Ces médecins ont voulu ce site et cette brochure pour informer les femmes sur la réalité de la mammographie de dépistage, et parce qu’il n’existe actuellement aucune information indépendante sur les sites officiels pouvant aider les médecins dans leur pratique quotidienne au service de leurs patients.

Surdiagnostic des cancers du sein

Conférence de Bernard DUPERRAY, 2015

Spécialiste de la mammographie, le Dr Bernard Duperray apporte aux radiologues francophones un enseignement indépendant des politiques de santé à la mode. Les observations cliniques et les résultats scientifiques présentés apportent la preuve des contradictions entre la représentation classique du cancer du sein et l’histoire naturelle des maladies cancéreuses du sein, hétérogène et imprévisible.

Consultez et téléchargez ci dessous le fichier de 76 diapositives passionnantes de la conférence de Bernard DUPERRAY et vous n’aurez plus de doutes sur la réalité du surdiagnostic dans le dépistage organisé du cancer du sein.

Ce cours, qui s’adresse d’abord à des étudiants en quête d’une hyperspécialisation planifiée, est aussi accessible aux autres médecins, radiologues de centres de dépistage, gynécologues, généralistes ou pathologistes, et aux non médecins, patients ou usagers de soins.

A sa lecture, on devrait croire non pas que le dépistage organisé a une quelconque utilité sur la santé des personnes mais au contraire que tout retard de diagnostic chez une femme asymptomatique est sans conséquence sur sa mortalité.

Alors, en attendant l’octobre morose prochain de toutes les lubies de l’industrie de la peur et de la manipulation, lisez vite le cours de Bernard DUPERRAY pour prendre conscience que le surdiagnostic, produit direct et intéressé de l’activité humaine, ne pourra être neutralisé et limité qu’avec l’abandon d’un programme de dépistage aveugle et sourd aux recommandations d’épidémiologistes indépendants.

Sources:

Dépistage du cancer: les problèmes liés au surdiagnostic et au surtraitement

Le dépistage du cancer en question Arte – 2011

Des millions de patients effectuent chaque année des examens de dépistage du cancer. Une prévention intensive qui laisse certains cancérologues sceptiques. Les cliniciens soulignent notamment les problèmes liés au surdiagnostic et au surtraitement ainsi que les risques inhérents aux techniques d’investigation employées.

Plus d’information
  • Mammographie pour dépister le cancer du sein, coloscopie pour celui du côlon, dosage de l’antigène prostatique spécifique pour celui de la prostate et vaccin précoce pour celui du col de l’utérus : des campagnes d’information enjoignent régulièrement les Français comme les Allemands à se soumettre à ce type de contrôles. Mais des deux côtés du Rhin, nombre de médecins et de chercheurs doutent de l’efficacité de cette prévention et de la validité des statistiques publiées dans ce domaine. Les exemples les plus frappants qu’ils évoquent concernent le cancer du sein, le plus répandu chez les femmes (65 000 nouveaux cas en Allemagne et 50 000 en France chaque année) et celui de la prostate, son équivalent masculin. Mais les méthodes de dépistage du cancer colorectal ainsi que le traitement préventif de celui du col de l’utérus soulèvent aussi des réticences.
  • Vidéo arte publiée le 8 mars 2015 par Armel SEVESTRE.
  • Regardez cette liste de vidéos labos pharma sur notre chaîne YouTube.

L’envers de la pilule, les dessous de l’industrie pharmaceutique

Un ouvrage incontournable, de J.-Claude St-Onge

J.-Claude St-Onge, dévoile l’envers sombre et alarmant des pratiques de l’industrie pharmaceutique.

À l’heure où le public se pose de plus en plus de questions sur l’avenir de notre système de santé et l’augmentation sans cesse croissante de la part des médicaments dans les dépenses de santé, L’envers de la pilule est un ouvrage incontournable.

S’appuyant sur une recherche poussée et possédant une plume alerte, J.-Claude St-Onge, brosse un tableau clair des dessous de l’industrie pharmaceutique. Dans cette synthèse, il dévoile l’envers sombre et alarmant des pratiques de cette industrie et montre comment elle est devenue, au cours des dernières décennies, la plus rentable de toutes. Son analyse porte entre autres sur

  • les profits colossaux et en constante progression de cet empire financier,
  • les brevets et le monopole des médicaments,
  • les essais cliniques,
  • la recherche et développement,
  • le marketing,
  • la médicalisation des événements de la vie ou l’art de forger des pathologies,
  • les nouveaux médicaments qui n’en sont pas véritablement, trop chers et moins efficaces que les vieilles pilules,
  • les médicaments dangereux,
  • les médicaments plus ou moins utiles.

En excellent vulgarisateur, il illustre son -propos d’exemples probants.”À petite dose, on finit par digérer ces faits. Mais, en les mettant bout à bout, la pilule devient difficile à avaler“, estime l’auteur.

L’analyse du livre sur pharmacritique et ecosociété.

Sur Flickr®

 

Les risques des traitements excessifs du dépistage du Cancer

Le cancer fait l’objet de toutes les attentions, notamment en matière de dépistage. Au risque parfois d’entraîner des traitements excessifs altérant souvent de manière irréversible la qualité de vie…

Docteur Nicole Delépine: et si, au lieu du cancer, c'était au traitement que vous aviez "survécu"?
Docteur Nicole Delépine, son combat pour une médecine individualisée dans les traitements des cancers chez l’enfant.

” Pendant des décennies, il a été affirmé péremptoirement et sans preuve scientifique que plus le diagnostic d’un “cancer” était précoce plus on avait de chances d’en guérir. Cet argument était peut être vrai dans les années 60 lorsque le traitement se résumait à la chirurgie et qu’on ne guérissait guère plus de 30% de malades mais il ne l’est pas aujourd’hui. Le dépistage organisé a transformé des monceaux de gens normaux, chez lesquels on a trouvé quelques cellules malignes, en cancéreux. Ils ont subi examens complémentaires, opérations et traitements médicaux (chimiothérapie) et/ou radiothérapie et ont été ensuite déclarés “guéris”ep. Cela a permis de faire croire à une épidémie galopante du cancer et en même temps aux progrès rapides de la médecine puisque le taux de guérison des cancers augmentait également très vite (on guérit facilement les cancers qui n’évoluent pas) . Beau doublé ! “

Continuez à lire Et si, au lieu du cancer, c’était au traitement que vous aviez “survécu“? de Nicole Delépine, Atlantico, 4 février 2014.

Nicole Delépine est responsable de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital universitaire Raymond Poincaré à Garches. Fille de l’un des fondateurs de la Sécurité Sociale et thérapeute engagée, elle a récemment publié La face cachée des médicaments et Le cancer, un fléau qui rapporte.

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